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Ancien représentant commercial avec une situation financière aisée, la vie de John a bien changé. Lui qui n’avait jamais connu son père regretta bien vite cette malheureuse rencontre. Ce père avait surgi dans sa vie par hasard mais était-ce une véritable chance ? Celui-ci s’avéra n’être qu’un  profiteur étouffé par son égoïsme. Il fallait avouer que c’était facile de profiter de John, lui qui avait besoin de se raccrocher à quelqu’un pour supporter son divorce récent, pour affronter la solitude… Il avait suffi pour son père de partager quelques parties de chasse avec lui, de l’inviter dans sa maison de rêve, de lui promettre de créer une famille idéale, un rapport père-fils exceptionnel… Et John était tombé dans le panneau, voyant ce retour soudain comme une bénédiction. Il n’hésita d’ailleurs pas une seconde à donner un rein à son père quand celui-ci avoua être malade, à cet homme si aimant. Après tout c’était normal d’aider l’homme qui lui avait donné la vie, ce n’était qu’un juste retour.

Quand John quitta l’hôpital, après cette opération, il chercha à voir son père. Mais ce fut tout à fait impossible, la réceptionniste de l’hôpital se contenta de lui donner une petite lettre que l’homme avait laissé à l’égard de John avant de s’en aller. John compris après quelque temps que son père n’était en réalité qu’un arnaqueur de première, un fumier ayant profité de sa naïveté. La lettre se terminait ainsi « Tu avais besoin d’un père, j’avais besoin d’un rein ».  Mais le cauchemar ne s'était pas arrêté là...

Aujourd’hui John, à une tout autre vision du monde, il a évidemment appris à relativiser les tracas du quotidien. Il pensera par exemple que se faire voler une voiture n'est pas trop grave, ce n'est qu'un bien matériel.

Si son divorce avait déjà fragilisé ses liens sociaux, cette triste « aventure » les a complètement rompus. Cependant, John sort souvent en ville, pour ne pas devenir fou, seul dans son grand appartement dénué de toutes présences humaines, excepté la sienne. Il se contente d’observer pendant des heures, imaginant ce qu’il peut bien se tramer dans la vie de ces inconnus qu'il croise, il s'en amuse presque. Connaissent-ils vraiment leur entourage ?

John ne tient pas à parler à qui que ce soit. Lui qui a été trahi par son propre père et qui s’est fait quitter lâchement par sa femme. Celle-ci ayant toujours refusé de lui faire un enfant. La solitude est son principal refuge mais cela semble lui plaire. Il n’est de toute façon pas sur de pouvoir refaire confiance à qui que ce soit.  

John est finalement est homme perdu. Il lui arrive parfois de saisir son portable pour appeler le téléphone rose, afin d'avoir une oreille attentive à qui parler…  Inconsciemment, il aimerait exister et ne plus être invisible mais il n’arrive pas à se détacher de cette histoire. Il espère secrètement que quelqu’un vienne le sortir de cette misérable vie, que quelqu’un vienne doucement lui murmurer à l’oreille "la vie est belle John". 

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